Tout est projet ! Nos sociétés modernes ne peuvent plus s’en passer .C’est ce qui donne à tout un chacun la force de continuer à espérer. De projet individuel, au projet professionnel en passant par le projet institutionnel, les hommes s’édifient et se projettent. Une façon pour chacun de maîtriser le destin.
En ce qui nous concerne, nous avons un don magnifique de vider tout projet de son sens, de tout banaliser et en contre partie de glorifier le futile, l’insignifiant. Notre société est trop pesante, hiérarchiquement organisée pour tout étouffer, tout figer et a surtout multiplié le parasitisme à des niveaux sensibles des appareils de gestion.
Ailleurs, nous le savons, notre école est en crise. Nos enfants perdent leurs temps dans les bancs des classes, s’insurgent naïvement par des actes de violences directs ou indirects, conscients ou inconscients contre des pratiques qu’ils ne supportent plus. Nos classes sont peuplées de jeunes sans espoir, sans projet d’avenir, sans aucune motivation. L’évidence aveuglante est là, mais nous continuons à l’ignorer.
En venant à Rabat pour la formation "Génie", je découvris, je l’avoue, une autre façon d’aborder la classe, de mettre en pratique toutes mes connaissances pédagogiques. Je vis de véritables situations d’apprentissages. Je constatais avec émerveillement, à travers les innombrables procédés mis en place ,l’école qu’attendent nos enfants, je m’en réjouissais.je m’étais enthousiasmé pour le projet. J’y discernais aussi un système à l’occidental qui émanait d’une vraie culture de la connaissance et du savoir.
Il m’était impossible de ne pas y entrevoir la présence de grands pédagogues :Freinet, Cousinet, Rogers,Perrenoud,Scalon,Leboterf…mais aussi des philosophes :Sartre, Nietzsche pour ne citer que ceux là .Je me disais, alors, que sans une pensée qui supporte ces réformes, il nous était impossible de pouvoir comprendre la profondeur de ces changements. La réalité confirmait, malheureusement, mes doutes. Mais, ce qui me navre le plus ce n’est pas tant cette inertie que vit notre école marocaine, ni notre incapacité à nous mobiliser pour un projet, mais beaucoup plus de me trouver devant des responsables qui sont désignés aux postes de décisions par des comités en bonne et due forme et qui ne savent pas un traitre mot de discours ou des idées que nous portons et que nous supportons.
Nous savons pertinemment aussi que l’un des maillons essentiel de ces intervenants sont malheureusement ces mêmes responsables, qui, notons-le, peuvent dans le cas contraire devenir de vrais leaders qui insufflent leurs forces au projet.
Ce que je propose,entre autres, est si simple :
1. Ne pas se considérer plus citoyen qu’un autre ;
2. faire preuve de modestie;
3. être à l’écoute de toutes les propositions ;
4. porter aide et soutien à toute suggestion qui se tient….
Ce n’est pas magique, mais c’est si capital.
«La pierre la plus solide d'un édifice est la plus basse de la fondation.»
[ Khalil Gibran ]
«Tous peuvent entendre mais seuls les êtres sensibles comprennent.»
[ Khalil Gibran ]
Merci pour la réaction monsieur l'administrateur. C'est un plaisir de lire votre intervention.
Haddou Lbour